Bushido Ryu Ju-Jitsu
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Kote Gaeshi (clé de poignet)

Armand Cherpillod
A. CHERPILLOD
TECHNIQUES
Kubi Kansetsu (clé de nuque) et Ude Hishigi Ashi Gatame (clé de bras avec les deux jambes) plus un écrasement de la cage thoracique

C’est aux Japonais que revient le mérite d’avoir fondé des écoles nationales sur le principe initial et d’avoir osé l’enseigner publiquement, alors que, dans nos cités européennes, le principe a totalement dégénéré. Dans la Grèce ancienne, la lutte libre était l’objet de concours publics. L’évolution de la civilisation et certaines considérations sportives adoucirent peu à peu la brutalité des combats. Au cours des siècles, de nouvelles règles firent leur apparition pour aboutir finalement à reconnaître, par exemple, comme fin du combat le toucher des épaules au sol. C’est en cela que la lutte libre est devenue inférieure à la lutte japonaise. En effet, le Jiu-Jitsu qui ne connaît pas de règle, n’admet de vaincu que celui qui l’est réellement par l’incapacité de continuer le combat, ou parce qu’il renonce spontanément à le poursuivre.

 

Les réflexions du professeur Armand Cherpillod sont, à mon avis, pleines de bon sens et toujours d’actualité. En effet, lorsque le Ju-Jitsu a fait son apparition en Suisse, le niveau technique était, à n’en pas douter, bien plus faible que de nos jours. Par contre, il était axé sur la défense et la recherche de l’efficacité maximale en peu de mouvements. Nos précurseurs, dont le professeur Armand Cherpillod, qui, je le rappelle, est sans doute un des rares Ju-Jitsuka suisses à avoir bénéficié de l’instruction directe de maîtres japonais, étaient certainement plus efficaces dans les combats réels que bien des Ju-Jitsuka contemporains devenus des "artistes des enchaînements longs et inutiles". Je suis tout à fait conscient que l’on ne peut pas apprendre à n’importe qui des techniques qui peuvent être mortelles ou invalidantes. Néanmoins, si le chemin choisi depuis plusieurs années reste le même, force est de constater que, du Ju-Jitsu, il ne restera que le nom. Ceci explique pourquoi, de nos jours, le Ju-Jitsu n’est plus, pour certaines forces de sécurité, un moyen simple et efficace de se défendre ou de maîtriser un individu. Je souhaite vivement que cela change.

Ude Hishigi Juji Gatame (clé de coude) plus Kote Mawashi (clé de poignet)

Au Bushido Ryu Ju-Jitsu les entraînements sont axés sur la recherche de l'efficacité (dans le respect des lois), pour regagner le terrain perdu au profit d’autres systèmes de combat souvent moins bien structurés mais qui ont su "se vendre" et qui sont axés uniquement sur le côté "défense".

Source : "Manuel de Jiu-Jitsu" publié chez Attinger Frères

René Amstutz



HISTOIRE DU JU-JITSU EN SUISSE

Les précurseurs

Zürich a été la première ville de Suisse où quelques précurseurs ont développé le Ju-Jitsu; en particulier, Alfred Baumann, les frères Adolf et Robert Tobler et le professeur Armand Cherpillod entre 1916 et 1935. A cette époque, le Ju-Jitsu était enseigné uniquement aux forces de police et aux douaniers. En 1930, le Dr. Hano-Rhi, maître de Judo coréen, ouvrit une école à Zürich où il enseignait le Judo et le Ju-Jitsu.

Le professeur Armand Cherpillod était champion de lutte libre. A ce titre, il avait été invité au "Bartitsu Club" de Londres, en 1901. Il y rencontra les deux grands maîtres japonais Uyenishi et Tani, premiers représentant du Ju-Jitsu japonais en Europe. Alors que le professeur Armand Cherpillod leur expliquait les techniques de la lutte libre, les deux maîtres japonais ne dévoilaient pas volontiers leurs techniques de Ju-Jitsu. Néanmoins, environ une année plus tard, lorsqu’il devint champion du monde de lutte libre, il pouvait également se mesurer aux deux maîtres japonais sans les craindre.

Le professeur Armand Cherpillod donna des cours de Ju-Jitsu à Londres à diverses personnalités dont M. Régnier (Ré-Nié) qui fut le précurseur du Ju-Jitsu en France. Dans le livre "Manuel de Jiu-Jitsu" publié chez Attinger Frères, éditeurs à Neuchâtel, à l’attention des sociétés de gymnastique, de l’armée et du public en général, le professeur Armand Cherpillod explique les raisons de la suprématie du Jiu-Jitsu par rapport à la lutte libre et explique pourquoi il souhaite que le Jiu-Jitsu fasse partie de l’instruction des soldats.





Pourquoi le Jiu-Jitsu est plus efficace que la lutte libre selon le professeur Armand Cherpillod

Le Jiu-Jitsu ne connaît pas de règle. De ce principe unique découle toute sa puissance et son originalité. Dans cette lutte, un adversaire est vaincu lorsqu’il se trouve dans l’incapacité de continuer la lutte ou qu’il abandonne le combat. Les moyens pour arriver à ce résultat sont la douleur produite pas la dislocation des membres, la torsion ou le retournement par extension forcée de certains muscles, la compression de points faibles du corps humain et certaines frappes. Il faut arriver à saisir son adversaire de manière à produire une douleur intense, à le menacer de luxation ou de fracture d’un membre, à provoquer une syncope par un coup bien placé ou de mettre son adversaire en soumission de sorte que s’il se débat, il se disloque lui-même un membre ou le rompt. On comprend que le Jiu-Jitsu est sauvage dans son essence et féroce dans son application intégrale. C’est un véritable combat.

Si les techniques du Jiu-Jitsu et de la lutte libre sont presque identiques, elles ne sont pas utilisées en lutte libre parce que trop sauvages par rapport à nos règles morales.